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    Laurent Joffrin veut réguler les e-mails parce qu'on y dit des choses pasvraies


    Juste un petit complément  à l'article d'hier.....

    Le patron du Nouvel Observateur plaide pour une plus forte régulation d'Internet, parce que les internautes s'échangent de fausses informations par e-mail alors que les "vraies informations" sont dans les journaux.

    Etrange coup de gueule de Laurent Joffrin en ce lundi de rentrée. Dans un éditorial en forme de réquisitoire, le patron de la rédaction du Nouvel Observateur s'en prend au manque de régulation sur Internet, qui permet aux gens de faire circuler n'importe quoi par e-mail.
     L'objet du courroux est ce texte sur la commission Jospin, qui affirme que la "Commission de rénovation et de déontologie" présidée par l'ancien Premier ministre coûterait au total plus de 2,2 millions d'euros, essentiellement en rémunérations des membres. "Tout est faux dans ces accusations", corrige Joffrin, qui s'énerve de ce que "par capillarité, de boîte e-mail en boîte e-mail, le texte circule sans que personne ne puisse s’y opposer et sans que les vraies informations sur le sujet, publiées par la presse sérieuse, ne soient jamais prises en compte".

    "Les adversaires de toute régulation d’Internet devraient ( parfois ) réfléchir aux implications de leur allergie à toute application à la toile des règles professionnelles ou des lois en vigueur dans les autres médias", critique le patron de presse. Lorsqu'il était le directeur de Libération, Joffrin avait voulu taxer les FAI puis taxer Google, pour financer les "rédactions, qui sont les auxiliaires du bon fonctionnement de la démocratie".

    "Il faut rappeler que si le Net est un magnifique outil de diffusion, il ne produit rien", avait aussi osé écrire Laurent Joffrin.

    Comme modèle de régulation d'Internet, le chantre de la déontologie professionnelle à géométrie variable avait apporté son soutien à la loi Hadopi.

    Mais cette fois, l'on voit mal ce que veut Laurent Joffrin, concrètement ?

    Comme il le dit lui-même, "il est très difficile d’engager des poursuites en diffamation contre un texte anonyme'" et "ceux qui le font circuler n’encourent aucune sanction". Faut-il donc désormais contrôler ce que les internautes s'envoient par e-mail comme correspondance privée, pour vérifier qu'ils ne s'envoient pas de fausses informations, comme les libelles circulaient autrefois sous le manteau (le droit de la presse, qui s'applique sur Internet comme ailleurs, aux sites de presse qui ont pignon sur rue comme aux blogs amateurs, prévoit déjà des sanctions pour la diffusion de fausses nouvelles) ?
    Peut-être Laurent Joffrin veut-il plutôt obliger les internautes à recevoir dans leur boîte à lettres les journaux sérieux comme Le Nouvel Obs, pour avoir enfin les "vraies informations" ?

    Il est étonnant qu'en sa grande sagesse, Laurent Joffrin ne comprenne pas que le problème n'est pas Internet ou le manque de régulation d'Internet, mais les internautes et l'éventuel manque d'éducation des internautes. Certains manquent peut-être de l'éducation nécessaire pour prendre avec recul les informations qu'ils reçoivent. Comme ils manquaient hier d'éducation pour prendre avec recul les informations qu'ils lisaient dans les journaux. Aucune source quelle qu'elle soit ne détient jamais la vérité en toutes circonstances. L'enjeu est de savoir comparer les sources, de pouvoir être auteur de sa propre réflexion.
    C'est un enjeu d'éducation nationale, pas de censure.

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      "Il faut rappeler que si le Net est un magnifique outil de diffusion, il ne produit rien "
    En effet, internet est *réseau, un outils de communication d'ordinateur à ordinateur. C'est son but, unique et premier. On notera son utilisation du mot "diffusion", bien ancré dans les vieux médias à sens unique. Sauf qu'internet, ce n'est pas la télé ou les journaux. C'est un média multi-directionnel d'échange (et non de "diffusion").
    En revanche, si internet en soit ne sert qu'à échanger, il y a des millions d'être humains qui (eux) produisent beaucoup *BEAUCOUP* de choses grâce à des centaines de milliers d'applications. C'est vraiment marquer un mépris sans fond pour tout ce que font les développeurs, artistes et internautes depuis tant d'années.

    Répandre des mensonges et demi-vérités sur internet, le diaboliser, cracher sur l'anonymat pour enfin proposer de réguler tout ça à la cravache, c'est très décevant de la part du patron de la rédaction du Nouvel Obs. Si j'osais, je dirais:  on s'en fout de ton avis, on communiquera comme bon nous semble.

     

    (Source) Guillaume Champeau - publié le Lundi 27 Août 2012


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    .....aux "élites" qui détestent l'Internet 2/2

    Alors, face à un tel nombre de personnalités s’insurgeant devant l’abomination du web, peut-on simplement répondre qu’ils racontent des conneries?

    Oui !!!!

    Ils déversent des torrents d’inepties. Pour la simple raison qu’ils ne connaissent pas ce dont ils parlent. Ce qu’ils disent est faux. Décryptage des éléments récurrents de leurs discours.


    Le monstre de l’Internet

     Ces personnalités médiatiques détestent l’Internet. Mais qu’est-ce que l’Internet pour elles? Après une étude approfondie de leurs discours, il semblerait qu’il s’agisse d’une entité monstrueuse se situant au croisement de Terminator, Frankenstein, Body Snatchers et Philippe Pétain. Une invention technique mise au point par les humains mais qui a brusquement pris une vie propre, une existence fasciste dont le but est de détruire la dignité humaine notamment en mangeant le cerveau des humains qui ont le malheur de s’approcher d’elle (victimes plus connues sous le nom d’internautes) de sorte qu’elle fait d’eux ses pantins désormais mus par la seule volonté de propager le mal.  


    Pourquoi une telle vision?

     On ne peut pas douter que ces personnalités sachent qu’en réalité Internet n’est qu’un médium, au même titre que le papier, et non pas une entité aliénante qui vampirise les humains. Avançons une hypothèse: peut-être que ces personnalités auraient du mal à dire qu’en réalité ce sont les internautes qu’ils détestent dans la mesure où ces internautes sont les mêmes individus qui achètent leurs livres, leurs journaux, vont voir leurs films, écoutent leurs émissions, etc.

    (Exception faite de Frédéric Beigbeder qui a le courage de dire le fond de sa pensée à savoir qu’avec Internet «n’importe quel abruti a voix au chapitre». Ce qui est tout à fait exact, cher Frédéric, mais ne suffit pas à condamner le principe même du réseau, à moins de limiter également le droit de vote en démocratie.)

     

     La jungle

    On ne compte plus le nombre de déclarations à base de «c’est un espace sans aucune loi, qui échappe à tout contrôle, un far-west de la jungle du chaos conduit par un revolver chargé à bord d’une décapotable qui fonce droit sur un enfant handicapé». Ce qui amène à «il est temps de civiliser/réguler/réglementer/surveiller» le web.

    Alors, répétons-le une énième fois: Internet est déjà soumis au code pénal. Sur le site Légifrance, quand on cherche «Internet» dans les textes législatifs depuis 1990, on trouve 13.040 mentions du mot.

    Non, la loi n’a pas oublié Internet, loin s’en faut.

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    Ah oui, mais ces lois ne sont jamais respectées! Heu… Bah, ça dépend de vous en fait. Si vous portez plainte ou non. Un peu comme dans la «vraie vie» vous voyez… Prenons Marion Cotillard. Elle a très bien compris, en tout cas son avocat lui a très bien expliqué que de même qu’elle pouvait attaquer des magazines, elle peut attaquer d’obscurs sites. En août dernier, Anne Hildago (ou plutôt son avocat) avait mis en demeure Twitter en ciblant quelques tweets qui relayaient une rumeur sur sa vie.
    Oui, mais on ne va pas attaquer comme ça tout le temps! En règle générale, amis peoples, vous n’avez même pas besoin d’attaquer en justice. Il suffit de contacter le responsable du site et de lui signaler son infraction à la loi pour qu’il retire le contenu incriminé. C’est l’avantage avec les gens de l’Internet, ils sont souvent trop fauchés pour risquer un procès.
    Par contre, il est vrai que vous ne pouvez pas déposer plainte contre un internaute parce qu’il a dit que votre dernier livre était une daube fourrée à la merde.

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    Mais beaucoup d’autres propos tombent sous le coup de la loi. Les propos racistes et antisémites, la diffamation, les menaces de mort, les appels à la violence physique, etc. Des internautes sont régulièrement condamnés pour leurs commentaires outranciers : y compris, attachez-vous bien, quand ils les ont tenus sous couvert d’anonymat.
    C’est fou, non? Donc l’obsession de nos people pour l’anonymat révèle également leur ignorance crasse en la matière. La notion d’anonymat sur Internet reste en réalité très limitée. S’il y a un dépôt de plainte, la police remonte facilement jusqu’à l’identité du suspect. (Rappelons que 97% des trolls ne sont pas franchement des as du cryptage.)

     

     Le point Godwin

    Ce supposé anonymat nous amène donc au troisième argument: le Godwin de la dénonciation calomnieuse. Partant du postulat faux que l’anonymat est total sur le web et qu’aucune loi ne régit cet espace, on arrive je ne sais comment à comparer Internet au régime de Pétain. Cette comparaison est particulièrement répugnante: les lettres de dénonciation sous l’Occupation pouvaient vous conduire dans un camp de concentration. Non Patrick Sébastien, Philippe Val et Luc Ferry, vous ne finirez pas à Auschwitz parce qu’un internaute a écrit que vous étiez des gros cons. Et on ne va pas non plus tondre tous les blogueurs qui écrivent sous pseudo.
    Merci de nous épargner vos comparaisons douteuses. 

    L’immédiateté

    = Idée selon laquelle Internet a tué la déontologie journalistique.
    Excusez-moi, je pars calmer mon fou rire et je reviens.
    Comme l’explique cet article d’un blogueur du Monde.fr, Internet sert souvent de bouc-émissaire pour dénoncer des maux dont la société souffrait bien avant.
    C’est particulièrement vrai pour cette idée d’immédiateté. Non, le journalisme n’était pas meilleur avant. Albert Londres lui-même, qu’on nous érige systématiquement comme parangon de la vertu journalistique, n’était pas exempt de reproche sur ce qu’on appelle aujourd’hui la déontologie. Même du temps de Patrick Poivre d’Arvor, figurez-vous que le journalisme n’était pas d’une pureté aveuglante. Et Jean-Pierre Elkabbach n’a pas été étouffé par les scrupules quand il a tué Pascal Sevran.

    La course à l’info s’est accélérée avec les chaînes d’infos en continu. Mais ce n’est pas Internet qui est à l’origine de ce malheur. La seule question qui vaille, c’est celle de l’intégrité du journaliste. Une info, ça se vérifie : peu importe le média. Evidemment, il y a la tentation de faire la course pour être le premier. La peur de perdre du temps en vérifiant une info et de se faire passer devant par tous les autres sites. Sauf que cet impératif n’est pas technologique. Il est financier.
    Pourquoi vouloir être le premier? Parce que ça assure des visites, parce qu’une pression économique pèse sur tous les sites d’infos. Quand cette pression fait oublier les principes de base, ce n’est pas Internet qu’il faut blâmer mais à l’échelle individuelle le manque de sérieux d’un journaliste/d’une rédaction, et à une échelle plus large un système économique.
    Dans la presse papier, il existe de mauvais journalistes qui ne vérifient pas leurs infos.
    Sur Internet, il existe de bons journalistes qui vérifient leurs infos.
    L’avantage du web, c’est qu’il y a toujours des internautes pour signaler une erreur. Des fouineurs qui cherchent la petite bête, l’approximation, la déclaration tronquée, le chiffre arrondi. Le démenti arrive donc dans la minute et non pas 24h après.
    L’immédiateté fonctionne dans les deux sens. On peut peut-être se tromper plus vite, mais on rectifie plus rapidement. Comme l’écrit le blogueur Glenn Greenwald : «Les erreurs et les impostures ont une durée de vie très courte sur Internet. La possibilité de puiser dans les connaissances et les recherches collectives est tellement plus vaste que lorsqu’on est cantonné à une seule forme de publication journalistique. »
    Une chose est sûre: la lutte contre le monstre de l’Internet est la lutte d’une classe sociale précise. Ces personnes qui sont médiatiquement exposées sont mécaniquement celles dont les moindres propos seront les plus durement commentés. Etre ainsi bousculé voire insulté, c’est évidemment désagréable.

    Ne minimisons pas le traumatisme que représente Internet pour ceux qui avaient l’habitude d’être écoutés, regardés, à qui on servait la soupe à température sans que personne ne les remette jamais en question.
    Internet a donné une voix à ceux qui n’avaient jusqu’alors que la possibilité de se taire. Cette brusque ouverture donne lieu à des exagérations qui sont sans doute proportionnelles au sentiment de frustration et d’exclusion des sphères de paroles traditionnelles. Rappelons trois éléments :

        1) la démocratisation d’Internet est récente, ses usages ne sont pas figés, il y a une éducation au web qui se fait petit à petit;
        2) la majorité des internautes ne commente pas. Réduire Internet à ses trolls, c’est méconnaître tous les autres utilisateurs;
        3) l’humanité n’est pas faite que de gens intelligents, mais tant qu’ils respectent la loi, même les abrutis ont le droit de s’exprimer : par contre personne n’est obligé de les lire. 

    Titiou Lecoq


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    Les Français n’aiment pas Internet !!!!! Est-ce le résultat d’une nouvelle enquête menée auprès de 85 internautes? Nan. En fait, précisons: les élites françaises n’aiment pas Internet. Enfin… les élites… Disons les gens dont on parle dans les médias.

     

    Florilège des propos anti-web classés par "métiers"  

     

    Les politiques

    Michèle Alliot-Marie, Le Figaro, le 5 septembre 2011

    "A travers les blogs et les tweets, il y a une mise en cause des principes de l’information. Le vrai et le faux sont traités de la même façon. L’exigence d’immédiateté empêche la vérification de l’info."

     

    Patrick Ollier, à Public Sénat le 23 février 2011

    «Les .fr vont chercher des infos dans le caniveau.»

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    Nadine Morano, le 15 août 2008

    «Internet, c’est comme une magnifique voiture de course. Si vous n’avez pas votre permis de conduire et que vous ratez un virage, c’est la mort.»

    La même à Rue89, le 8 mai 2008

    «Ah, Internet, je déteste, c’est le temple des rumeurs et de la caricature.»

     

    Jacques Myard, à l’Assemblée nationale en décembre 2009

    «J’espère que l’on va prendre conscience de la nécessité de nationaliser ce réseau.»

     

    Rassurez-vous, à gauche aussi

    Ségolène Royal, le 21 septembre 2009:

    «Je veux un site qui nous ressemble et pas nous qui ressemblions au site. Vous savez, c’est très rare ce que je dis-là. Parce que c’est très puissant le lobby d’Internet.»

     

    Martine Aubry, dans Le Point, le 6 juillet 2011:

    «Facebook et Twitter, j’ai horreur de ça… C’est typique de cette société où chacun pense à son nombril… Et puis tous ces faux amis… Ce n’est pas mon truc d’expliquer mes états d’âme (…) C’est typique de cette société où chacun pense à son nombril.» 

     

    Aurélie Filipetti, dans Polka magazine, juillet/août 2012

    «Si la presse abandonne la qualité, il n’y aura plus de différence entre les journaux, les magazines payants et la presse gratuite, notamment sur le Net où rien n’est éditorialisé.»

     

    Les journalistes des médias dits traditionnels   

    Catherine Nay, dans un éditorial sur Europe1, le 5 décembre 2010: 

    «Vous savez qu’aujourd’hui n’importe qui peut dire n’importe quoi sur autrui, balancer des vérités comme des calomnies et ça se promène sur la toile indéfiniment. Parce qu’Internet, c’est la Stasi en pire, parce que rien n’est jamais effacé, il n’y a pas de droit à l’oubli, c’est la damnation éternelle. En fait c’est l’œil dans la tombe qui regarde Caïn.»

     

    Christine Ockrent à Aujourd’hui la Chine, le 5 novembre 2010:

    «Il y a les blogs et les sites, ils disent ce qu’ils veulent et la plupart du temps leur job consiste à salir les gens. Ça correspond tellement à l’esprit français! Avec les nouvelles technologies on peut écrire absolument n’importe quoi sur n’importe qui, on ne vérifie rien, on voit si la mayonnaise prend et après c’est génial c’est parti! Cette course à la polémique amuse des gens mais ce n’est pas ce que j’appelle de l’info.»

     

    Philippe Val, éditorial paru dans Charlie Hebdo le 10 janvier 2001:

    «A part ceux qui ne l’utilisent (Internet) que pour bander, gagner en bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel? Des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs, qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou leurs obsessions. Internet, c’est la Kommandantur du monde ultra-libéral. C’est là où, sans preuve, anonymement, sous pseudonyme, on diffame, on fait naître des rumeurs, on dénonce sans aucun contrôle et en toute impunité. Vivre sous l’Occupation devait être un cauchemar. On pouvait se faire arrêter à tout moment sur dénonciation d’un voisin qui avait envoyé une lettre anonyme à la Gestapo. Internet offre à tous les collabos de la planète la jouissance impunie de faire payer aux autres leur impuissance et leur médiocrité. C’est la réalité inespérée d’un rêve pour toutes les dictatures de l’avenir.»

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    Laurent Joffrin, tribune dans Libération le 2 avril 2010:

    «Il faut rappeler que si le Net est un magnifique outil de diffusion, il ne produit rien.»

     

    Alain Duhamel dans Libération, le 17 septembre 2009: 

    «Dans l’affaire Brice Hortefeux, il n’y a qu’une victoire, celle des vidéos, et qu’un triomphe, celui d’Internet. Une fois de plus, la Toile a imposé son règne. Désormais, il se trouve toujours une caméra, un mobile, un appareil numérique pour saisir une scène, pour enregistrer une séquence ou une phrase, pour intercepter un geste, une mimique, un mot, un regard (…) Dès que la photo, la séquence ou la boutade se retrouve sur Internet, c’est aussitôt la fièvre, la théâtralisation, la contagion, la dénonciation, le scandale, la polémique. (…) La vidéo se rue sur Internet et déferle sur l’information, sans réflexion, sans recul et sans frein. C’est de l’information sauvage, du journalisme barbare, de la traque totale.»

     

    Les intellectuels/écrivains

    Frédéric Beigbeder, dans Sud-Ouest, le 24 août 2012:

    «Le numérique me fait peur, Facebook, c’est le nouvel opium du peuple (…) Internet, c’est l’empire de la méchanceté, de la bêtise; n’importe quel abruti a droit au chapitre.»

     

    Raphaël Enthoven, dans L’Express, le 21 avril 2011:

    «Sans loi, Internet n'est qu'un revolver entre les mains de milliards d'enfants.»

     

    Alain Finkielkraut, à Arrêt sur Images, le 30 avril 2009

    «Je vous explique qu’Internet est un asile pour les photos, les images, les conversations volées. C’est tout ce que j’essaie de dire, et peu importe l’auteur, peu importe le médiateur de ce nouveau type d’information (…) Est-ce qu’Internet est ce lieu que je décris ou non? Est-ce que ce n’est pas cette poubelle de toutes les informations?»

     


    Patrick Besson, dans Le Point, le 30 août 2012:

    «Les réseaux sociaux se déchaînent vite, car ils n’ont pas de chaînes. On devrait les appeler les réseaux asociaux, les messages de haine y étant beaucoup plus nombreux que les déclarations d’amour

     

    Luc Ferry, dans Le Figaro TV, le 1er  septembre 2011:

     «C’est un excellent outil mais dangereux. Certains disent que c’est la liberté; pour moi, c’est davantage Vichy! Rien ne s’efface, j’ai un sentiment mitigé. L’anonymat permet toutes les horreurs.»

     

    Les gens de la télévision........

    Les acteurs........

    A suivre ....

    (Source)

     



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  • La manipulation, ses procédés et ses parades

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    Outils pour la reconnaître et y faire face

    Tous, pour atteindre nos objectifs, nous développons différentes stratégies et certaines manières de procéder qui peuvent avoisiner la manipulation. Est-ce pour autant que l’on peut nous coller l’étiquette "manipulateur" sur le front, avec toute la connotation péjorative du terme ? Bien évidemment la réponse est non, si atteindre notre but ne se fait pas au détriment des autres. Pour qualifier une personne de manipulatrice, il faut une constellation d'indices. Pour les découvrir il faut observer son interlocuteur mais aussi être à l'écoute de soi-même et être attentif à la dynamique de l'interaction. Etre victime de manipulation peut être excessivement dommageable. Il est donc important de s’en rendre compte le plus tôt possible et de disposer des outils pour parer à ces manigances.

    Les manipulateurs se cachent sous de multiples visages. Ils sont aussi difficiles à identifier parce que leurs procédés aboutissent tous à activer une ou plusieurs règles implicites régissant les rapports sociaux ou des dispositions "naturelles" telles que la culpabilité, la tendance à douter de soi ainsi que certains rêves. Certaines personnes, bien que leur personnalité ne soit pas moins affirmée que celle d’autres personnes, sont donc plus à la merci des manipulateurs. La plupart des procédés utilisés par un manipulateur visent une seule et même chose : l'action librement consentie. Le manipulateur fait en sorte que nous nous comportions tel qu’il le souhaite et qu’en plus, nous ayons le sentiment d’agir de notre chef. 

    Les symptômes de la victime

    Être confronté régulièrement et longuement à un manipulateur ou à une manipulatrice génère une souffrance importante dont atteste la présence d'un ou de plusieurs des symptômes suivants :

    - un manque croissant de confiance en soi ;
    - un sentiment d'infériorité en présence du manipulateur ;
    - une perte des repères ;
    - une tendance à la rumination mentale des échanges avec lui ;
    - des problèmes de sommeil : insomnie, cauchemar ;
    - des troubles de l'appétit ;
    - la somatisation : maux de tête, douleur abdominale, réactions cutanées,... ;
    - état de stress, anxiété, irritabilité, fatigue, voire dépression ;
    - etc.

    La liste ci-dessous, non exhaustive, présente quelques uns des procédés régulièrement observés chez les personnes manipulatrices, classés en fonction de la disposition qu'elles cherchent à amplifier. La culpabilisation est une modalité défensive assez fréquente mais chez la personne manipulatrice elle s'accompagnera toujours de plusieurs procédés relevant de la déstabilisation et de la subjugation.

    La culpabilisation

    - il réveille nos instincts protecteurs en mettant en avant sa vulnérabilité ou en se présentant comme une victime ;
    - il recourt à la comparaison avec autrui pour souligner nos manquements et nous pousser à nous conformer à son souhait ;
    - il affirme tout mettre en oeuvre pour faire plaisir et se montre blessé ou outré face à la critique ce qui lui évite de se remettre en question ;
    - il entend les avis contraires au sien, voire de simples commentaires comme des reproches ; 
    - il confronte fréquemment son interlocuteur à des situations de double contrainte de sorte que quelle que soit l'attitude adoptée ce ne soit jamais celle qui convient .

    La déstabilisation

    - il affiche le sourire même lorsque il est mis sur la sellette, comme si rien ne pouvait l'atteindre ; 
    - il disqualifie les besoins, les sentiments et les valeurs de sa victime s'ils sont contraires aux siens ;
    - il dénigre et dévalorise sous le couvert de pseudo encouragements ou compliments ;
    - il fait peu de cas des opinions différentes de la sienne, convaincu de détenir la "vérité" ;
    - il peut devenir ironique, sarcastique, voire injurieux, devant un refus ;
    - il sème la discorde au moyen de sous-entendus qui créent de la suspicion, du doute, de la méfiance,... ;
    -il nous incite à rompre avec les personnes influentes qui pourraient nous aider à y voir clair

    La subjugation

    - il utilise la flatterie pour séduire et s'attirer notre sympathie ;
    - il change comme un caméléon en fonction des situations, des circonstances ou de son public ;
    - il répond de façon vague aux questions qu'on lui pose et laisse le champs libre aux phénomènes de projection qui peuvent conduire à le percevoir autre (meilleur en fait) que ce qu'il est en réalité ;
    - il communique au moyen d'un jargon réservé aux initiés afin d'en imposer et, si nous voulons comprendre, il s'étonne de l'ignorance de son public afin de creuser encore un peu plus le soi-disant fossé et d'amener autrui à se juger ignare .

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    Les moyens de déjouer les pièges de la manipulation

    Les attitudes qui contrecarrent le manipulateur
    - l'esprit critique ;
    - l'écoute de ses propres besoins et ressentis ;
    - l'analyse d'un malaise et l'identification des causes ;
    - la capacité de dire "non" et de s'affirmer ;
    - le respect de soi ;
    - le sens de la répartie ;
    - le maintien de la confiance aux personnes qui ont fait leurs preuves dans le passé ;
    - la méfiance à l'égard de ceux qui critiquent d'une façon ou d'une autre vos proches ou qui instiguent contre eux ;
    - la recherche d'informations directement auprès des personnes incriminées par les propos du manipulateur ;
    - la force de refuser d'assumer les engagements et les responsabilités d'autrui ;
    - la colère face à des reproches injustifiés ;
    - la persévérance pour obtenir toutes les clarifications jugées nécessaires ;

    Les attitudes qui mettent fin à la manipulation
    - regarder la réalité en face et chasser la honte de s'être laissé(e) manipuler ;
    - agir pour mettre fin au piège ;
    - tenir à distance le manipulateur, si possible, ou prendre de la distance vis-à-vis de ses manigances ;
    - afficher l'indifférence face à ses tentatives de dévalorisation, culpabilisation ou déstabilisation ;
    - travailler à l'affirmation de soi ;
    - arrêter de se justifier et utiliser une phrase du type : "si cela me plaît à moi... " ;
    - lister mentalement les contre-arguments lorsque les insinuations du manipulateur vous affectent plus que de raison ;
    - se souvenir que les vrais amis agissent pour notre bien, au contraire du manipulateur qui dit mais ne fait pas ; 
    - rire de l'humour mais rejeter l'ironie pernicieuse ;
    - distinguer la critique constructive de la critique dévalorisante et, face à la seconde, demander à l'interlocuteur s'il a mieux à proposer ;
    - prendre la liberté de refuser un service demandé, surtout si vous vous sentez contraint(e) ; la phrase suivante peut aider : "lorsqu'on pose une question, il faut être capable d'accepter un "oui" comme un "non" sans quoi il faut s'abstenir" ;
    - faire respecter ses limites, ses besoins, ses désirs, ... ;
    - s'opposer au chantage affectif en disant que : "chacun est libre de penser et de ressentir ce qu'il veut" ;
    - répondre brièvement ;
    -
    renoncer à vouloir changer une personnalité manipulatrice (vos arguments ou votre amour n'y pourront rien changer).

    Le lecteur intéressé par ce sujet pourra se référer à son livre "Les violences sournoises dans le couple" (édition Robert Laffont). 

    Isabelle LEVERT
    Psychologue clinicienne
    Psychothérapeute
    Pernes les Fontaines (84)

    Bibliographie conseillée:
    -EIGUER, A., (1989), Le pervers narcissique et son complice, Dunod, 2003.
    -
    HIRIGOYEN, M.-F., (1998), Le harcèlement moral - La violence perverse au quotidien, Pocket, 1999.

      -HIRIGOYEN, M.-F., (2001), Le harcèlement moral dans la vie professionnelle, Pocket, 2002.

     

    A voir aussi :Stratégies de manipulation

     



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