Il est dans l’air du temps de parler du coût du travail et de la compétitivité, mais le vrai problème ce n’est pas le coût du travail, mais le coût du capital. Regardez les pays autour de nous, en Grèce, en Espagne ou au Portugal, le salaire d’un ouvrier est souvent la moitié d’un ouvrier français, est-ce que ces pays vont mieux ? Non, eux aussi doivent baisser le coût du travail et accepter plus de compétitivité. Renault a délocalisé en Roumanie, parce que le coût du travail était moins élevé et maintenant c’est au Maroc qu’il va produire parce que le coût du travail y est encore moins important ! Alors, jusqu’ou voulez-vous aller ? Allez-vous accepter de travailler pour 10 euros par jour ? Peut-être moins, parce qu’en mettant sans cesse les travailleurs en concurrence ils trouveront toujours moins cher. N’avez-vous pas compris que pour eux le système idéal, c’est l’esclavage ? Leur feuille de route a été expliquée de manière très claire par Friedman, il faut que l’Etat ne s’occupe plus que de la répression, et soit aux services des multinationales et des banques, il faut liquider les services publics, supprimer tout impôt et nous plonger dans la misère.
Les représentants du grand capital et du Medef, pour détourner le problème, mettent en avant les difficultés du petit artisan ou du boulanger confrontés à la compétitivité et au coût du travail. Mais d’une part, le boulanger et l’artisan travaillent dans leur région et ne sont pas concernés par la compétitivité face à la concurrence internationale. D’autre part, lorsque le patronat fait le forcing pour faire voter une loi qui l’avantage, il ne se soucie pas de l’épicier du coin ! Il faut faire une loi cadre générale, et aménager ensuite des modalités d’application pour les différentes catégories d’entreprises. Dans l’agriculture par exemple, on cite le cas du maraîcher qui avec ses deux ouvriers a du mal à s’en sortir ; mais dans ce cas la, ce n’est toujours pas le coût du travail qui est en cause, mais une mauvaise rémunération du fruit de son travail. Les grosses centrales lui achètent le kilo de tomates à 20 centimes et le consommateur le retrouve à 2,50 euros dans les rayons du supermarché ! Si les tomates étaient achetées à leur juste prix, on ne parlerait pas de coût du travail, encore une fois ce qui coute le plus cher, c’est ce que le capital prend au travail !
On s’aperçoit que le coût du travail cher est de l’enfumage, L. Parisot, le confirme lorsqu’elle déclare : «les profits des entreprises ne sont pas négociables, seul l’actionnaire peut décider du montant de ses dividendes». Car pour elle, le salarié n’a aucun droit sur les richesses produites : l’actionnaire est tout, le salarié n’est rien ! Et toujours plus fort, le Medef ne veut pas que l’Etat intervienne dans la gestion des entreprises, par contre il est d’accord pour faire payer les cotisations patronales par la collectivité… c’est beau le système capitaliste !
Et pour tordre le cou à cette propagande, je vous propose de regarder ce tableau magique ci-dessous, qui explique comment augmenter le salaire des salariés sans augmenter ni le coût du produit, ni les cotisations patronales.
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(Source : Conscience Citoyenne Responsable)