François Hollande (27-29%) franchit en tête la ligne du premier tour de l'élection présidentielle, devant Nicolas Sarkozy (25% et 27%), selon les premières estimations des résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2012.
Jacques Généreux, l'économiste du Front de Gauche, donne son analyse des scores du premier tour :
" Nous avons gagné une première bataille : nous avons fait exister le Front de Gauche. Et il faut apprécier cette énorme progression de la gauche. Pour nous, cette victoire n'est que la première
: nous aurons vraiment gagné quand nous arriverons en tête.
Les analyses chiffrées ne sont pas les nôtres, nous retenons le mouvement humain qui s'est créé.
Nous avons pris au FN des voix de l'électorat populaire. Mais pas assez. Si nous n'avions pas été là, le score de Marine Le Pen aurait été encore plus élevé. C'est Nicolas Sarkozy et la
banalisation de la xénophobie qui ont renforcé le Front National. C'est ce transfert de voix-là qu'il faut retenir.
De notre côté, si nous avions été en-dessous de 10%, ça aurait été décevant. Mais là, c'est une satisfaction. Et attendons les vrais chiffres !"
Jean-Luc Melenchon : "Nous aurons été la seule force politique nouvelle qui ait percé dans cette élection. C'est nous dès lors qui avons les clés du résultat.
A cette heure en conscience, il n'y a rien à négocier. Je vous appelle à vous mobilisez aux rendez-vous qui vous sont donnés. Le 1er mai auprès des syndicats et le 6 mai, sans rien demander en
échange, pour battre Sarkozy.
Je vous demande de ne pas traîner les pieds et de vous mobilisez comme si c'était pour me faire gagner moi l'élection présidentielle.
Il faut briser l'axe Sarkozy-Merkel."
Ségolène Royal : "Jean-Luc Melenchon a fait une belle déclaration à l'image de sa belle campagne."
La première partie de campagne est terminée, les deux nominés sont connus et tous les autres sont éliminés, avec plus ou moins de bonheur et de pourcentages pour préparer les législatives. Les professionnels de la politiques se sont taillés la part du lion et paradent sous les feux de la rampe, les représentants issus du monde du travail ont subit une fois de plus une nouvelle défaite. Les français jugent que chacun doit rester à sa place, il y a ceux qui savent, ceux qui sont appelés aux responsabilités et les autres qui doivent, pour faire court, « fermer leur gueule » !
Depuis des décennies, l’on fait croire aux citoyens que la politique c’est plus complexe que l’on dit et que nos élus malgré, toutes les difficultés, font de leur mieux pour améliorer nos conditions de vie et de notre pays. Les programmes archaïques, irréalisables et farfelus de LO et du NPA ont été sanctionnés par les électeurs, on ne trompe pas les français avec de tels arguments. En 2007 déjà, dans les « échos » et dans « l’express », le programme de la LCR était dénigré, méprisé par des journalistes qui n’ont qu’une lointaine idée de ce qu’est un ouvrier.
Ce qui a sans doute échappé à de nombreux chroniqueurs politiques, c’est qu’aujourd’hui, nombre des mesures défendues par l’ancienne LCR en 2007 se retrouvent au cœur du débat, et ont été reprises par des partis plus « crédibles » : la dette, les salaires, les licenciements, les banques, la santé ou l’énergie…chacun se l’appropriant et l’édulcorant à sa façon. Les programmes défendus par ce que l’on appelle l’extrême gauche sont-ils archaïques ou en avance sur leur temps ?
La crise n’est pas tombée du ciel, elle est l’aboutissement de politiques dictées par les banques et les grands groupes industriels aux gouvernements de droite comme de gauche. L’utopie, c’est penser améliorer la vie des français sans affronter les groupes financiers et les actionnaires des entreprises du CAC40. Il faut que les travailleurs, qu’ils soient actifs, chômeurs ou précaires, prennent conscience qu’ils n’auront que ce qu’ils prendront. Il faut opposer aux programmes qui privilégient les intérêts des classes dominantes, un programme qui privilégie les intérêts des classes opprimées.
Le score du Front De Gauche moins bon que prévu et la troisième place du FN montre que rien n’est gagné. Le monde du travail doit seulement se rappeler qu’aucune avancé sociale n’est le fait de l’extrême droite, au contraire ce parti a toujours été dans le camp du patronat. Pour le moment, la priorité est de dégager Sarkozy, qui depuis cinq ans s’est appliqué à obéir aux désirs des plus riches. Déjà, comme ministre de l’intérieur, il avait commencé un véritable travail de sape pour diviser et fragiliser la société française. Jamais les inégalités ont été si criantes et les conditions de vie des plus pauvres si précaires.
Une autre politique est possible, nous ne sommes pas obligés de subir ceux qui nous trompent et nous mentent impunément. Ayons le courage de nous rassembler et de rappeler à nos dirigeants qui ont abandonné le pouvoir aux marchés financiers et aux technocrates de Bruxelles, que nous serons vigilants. La responsabilité de l’avenir est entre nos mains, et pour le futur de nos enfants et petits enfants, nous ne devons pas être prisonniers d’un modèle omnibulé par la seule croissance. Il faut commencer à réfléchir différemment, et que tous ensembles nous nous occupions de politique, sans se la faire confisquer par une poignée de professionnels qui tôt ou tard finissent toujours par nous oublier !
Conscience Citoyenne Responsable
Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche à "battre" le président sortant Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle le 6 mai "sans rien demander en échange".
« Mes amis pour autant qu'elles soient fiables les premières estimations nous permettent de tirer quelques enseignements. Le premier est que notre peuple est déterminé à tourner la page des
années Sarkozy ! Le total des voix de droite recule par rapport à 2007 mais l'extrême droite est à un haut niveau. Nous avons donc eu raison de baser notre campagne sur l'opposition à
l'extrême droite.
Nous nous sommes sentis seuls dans la bataille contre Marine Le Pen. Nous avons eu à porter sur notre dos l'essentiel du combat. Honte à ceux qui nous ont tiré dessus plutôt que de nous aider !
Souvenez-vous toujours des noms de ceux qui nous ont tiré dessus plutôt que de nous défendre.
C'est le score du Front de Gauche qui tient la clé du second tour. C'est vous tous qui avez cette décision. Nous avons été la seule force politique nouvelle, la seule qui est percée
et qui soit née dans cette élection. C'est nous qui avons les clés du résultat. Je vous appelle en conscience à assumer cette responsabilité sans vous occuper des commentaires, des petits
jeux, des pronostics.
Je le dis très clairement il n'y a rien à négocier. Notre engagement n'a besoin d'aucune autorisation, aucune cajolerie, je vous appelle à aller aux rendez-vous donnés : le 1er mai pendant les
manifestations et le 6 mai sans rien demander en échange. Le 6 mai, il faut battre Sarkozy ! Je vous demande de ne pas traîner les pieds, je vous demande de mobiliser comme s'il s'agissait
de me faire gagner moi-même l'élection présidentielle. Ne demandez rien en échange, seulement l'acte de votre conscience. La bataille que nous menons n'est pas personnelle, il s'agit de retourner
la table, de renverser la tendance, il faut briser l'axe Sarko-Merkel. Il sera clair, net, et sans bavure que c'est nous qui faisons les décisions à gauche et dans le pays ».Parti de 5%
l'été dernier dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon pulvérise le score de Marie-George Buffet en 2007 (1,93%) après 30 ans de chute du PCF. L'ex-sénateur PS avait appelé à la "résistance" pendant
sa campagne en s'appuyant sur le "non" au référendum de 2005.