Créé le 02-05-2012 à 21h45 - Mis à jour à 22h03
Le "Nouvel Observateur" décerne en direct cinq Pinocchios à Nicolas Sarkozy lors du débat avec François Hollande mercredi 2 mai.
Bien évidemment, le chef de l'Etat se trompe dans son addition. Que disent les magistrats de la Cour des comptes ? Le déficit a atteint 7,1% du Produit intérieur brut (PIB) en 2010. Sur ces 7,1%, 2,7 points sont dus à la crise, 3,7 points sont des déficits structurels, résultats des politiques de gauche et de droite depuis des décennies… et 0,7 point des déficits structurels provoqués par la politique de Nicolas Sarkozy. On peut donc attribuer un peu moins de 10% du déficit à sa politique.
Faux. La France a connu un trimestre de croissance négative : le deuxième trimestre 2011. En fait, le chef de l'Etat joue sur la définition de la récession - qui commence à partir de deux trimestres - et il serait plus exact de préciser que la France n'a pas connu de récession depuis le deuxième trimestre 2009. Ce qui est absolument faux, c'est de dire qu'elle est la seule dans ce cas.
En effet, l'Allemagne et les Etats-Unis n'ont connu qu'un semestre de croissance négative depuis le deuxième trimestre 2009, tout comme la France. Mais la Pologne et la Suisse, elles, n'en ont connu aucun.
Faux. Nicolas Sarkozy semble avoir oublié un épisode de son tout début de mandat : les émeutes de Villiers-le-Bel. Durant trois jours, du 25 au 27 novembre, de violentes échauffourées ont opposé plusieurs centaines de personnes aux forces de l'ordre après la mort de deux adolescents de 15 et 16 ans, tués lorsque leur mini-moto a été heurtée par une voiture de police.
Lors de ces affrontements, des armes à feu ont été utilisés, 81 tirs étant recensés et 150 policiers blessés. Plusieurs villes voisines avaient été touchées, notamment Sarcelles, Gonesse ou Goussainville, où notamment des entrepôts ont été incendiés. Des violences tellement fortes qu'elles ont été couvertes par la presse internationale, et notamment par la chaine américaine CNN.
Le principe des Pinocchios de l'Obs :
Un Pinocchio = Une simple erreur, une imprécision.
Deux Pinocchios = Une
erreur manifeste, un mensonge par omission
Trois Pinocchios = le mensonge prémédité, avec intention de nuire.
Donald Hebert, Céline Lussato - Le Nouvel Observateur