Concept récent, les novel foods pourraient bien s’implanter peu à peu dans notre quotidien et constituer une part non négligeable de
notre alimentation du futur. Il est peut-être temps de s’y intéresser...
Que mangerons-nous demain ? La question mérite réflexion, car l’alimentation humaine n’a jamais été dans une telle dynamique de
mutation. L’Homme a commencé chasseur-cueilleur avant d’enfiler la tenue d’agriculteur pour cultiver les plantes et élever les animaux, de manière à disposer toute l’année de ce dont il a besoin.
Cependant, depuis la seconde guerre mondiale et l’intensification des cultures, notre façon de nous nourrir ne cesse d’évoluer. L’apparition des supermarchés en France dans les années 1970,
l’essor des fast-foods, le développement d’aliments génétiquement modifiés, etc. ont profondément transformé notre façon de consommer.
Quelles surprises peuvent encore nous attendre ? Parmi les dernières originalités : les novel foods. Pour l’Union européenne, elles
correspondent à tous les aliments qui n’ont jamais été consommés de manière « significative » sur le Vieux Continent avant… le 15 mai 1997. C’est très précis. Mais que sont alors ces nouveaux
aliments ?
Au revoir l’huile d’olive, bonjour l’huile de crevette
Avec l’essor des technologies ou les tentatives de recréer du vivant à partir de cellules simples, on dispose de moyens innovants
pour ajouter, retirer, synthétiser ou découvrir de nouvelles sources de nourriture. Ainsi le terme de novel foods regroupe les aliments ou ingrédients dont la structure moléculaire est nouvelle
ou modifiée, à base de micro-organismes comme des algues ou des champignons unicellulaires, issus d’un extrait particulier de plantes ou d’animaux ou encore si le procédé de fabrication augmente
la valeur nutritive.
Pour avoir le droit de figurer sur la liste des novel foods, l’aliment doit être reconnu et validé comme tel par l’Efsa. L’agence
européenne de la sûreté alimentaire publie même un catalogue avec tous les organismes et les molécules intégrant cette grande famille qui ne devrait cesser de s’agrandir.
Des exemples plus concrets ? Au niveau des huiles par exemple, tournesols et olives pourraient peu à peu être remplacés par
Schizochytrium, une algue unicellulaire, très riche en oméga-3 et dont on n’a cessé de vanter les vertus sanitaires. Une entreprise finlandaise propose quant à elle son huile conçue à base du
krill Euphausia superba (un animal apparenté à la crevette) pour entrer dans la composition de certains produits de boulangerie ou boissons.
Tout ne se restreint pas au développement de liquides gras. Des Norvégiens ont reçu leur label pour des vitamines K2 synthétiques
tandis que dans le même temps une firme néerlandaise avait développé un sirop sucré composé de glucides combinés ensemble par des bactéries. Dans un avenir plus ou moins proche, on pourrait
également imaginer que les morceaux de viande conçus in vitro à partir de cellules recevront cet agrément, encore faut-il qu’un procédé efficace soit mis au point. En revanche, les organismes
génétiquement modifiés constituent eux un groupe à part et ne peuvent prétendre à figurer dans la liste des novel foods.
Des novel foods sans danger ?
Reste à véritablement peser le pour et le contre de chacun de ces ingrédients. Le bureau de validation s’intéresse évidemment aux
considérations éthiques et, en théorie, aucun aliment à risque ne devrait se retrouver dans nos assiettes.
Cependant, malgré des intentions louables, les débordements, prévisibles ou non, peuvent toujours arriver. L’épandage massif de
pesticides n’avait pas pour intention d’empoisonner la population ou les agriculteurs, pourtant certains produits comme le chlordécone (entre autres) ont fait quelques ravages. Quant aux OGM, le
débat sur leur innocuité fait toujours rage, comme on l’a encore vu récemment. Ces novel foods peuvent-elles susciter également la polémique, en surexploitant de nouvelles ressources naturelles
ou en utilisant des procédés de fabrication dépassant certaines limites raisonnables ? Seul l’avenir nous le dira. Mais si elles se placent comme candidates pour composer l’alimentation de
demain, il vaudrait mieux éviter de commettre des erreurs qu’on a déjà expérimentées dans le passé…
Source : futura-sciences
Je préfère encore la soupe aux cailloux, en voici une des nombreuses version...............