Une publicité électorale du Parti conservateur du Québec (PCQ) sème la controverse.
Intitulée L'aide sociale devrait être une aide temporaire et non un plan de carrière, l'affiche met en scène un homme assis sur un bac à déchets renversé, chandail déchiré et bouteille de bière à la main, qui semble s'adresser à un travailleur qui passe, boîte à lunch en main.
On y explique qu'au Québec, "plus de 135 000 personnes aptes au travail reçoivent un chèque d'assistance sociale depuis plus de 10 ans en moyenne et ils vous disent merci".
Le PCQ, qui présente 27 candidats aux élections provinciales, veut réduire le nombre d'assistés sociaux en limitant à cinq années «dans toute une vie» l'accès à l'aide sociale.
"La lutte à la pauvreté ne se gagnera pas avec un chèque du gouvernement", ajoute-t-on, avant de prôner la mise sur pied d'un programme de formation obligatoire pour les assistés sociaux au terme duquel "si la personne a de la difficulté à garder son emploi, elle sera invitée à travailler pour des organismes communautaires".
Luc Harvey, chef du Parti
Sur les ondes de l'émission TVA en direct.com mercredi, le chef du parti, Luc Harvey, a dit avoir vu "des choses comme ça" dans sa jeunesse au Saguenay en parlant de l'affiche. Et il s'étonne de la controverse entourant cette publicité.
"Ce qu'on dit, c'est qu'il n'y aura plus d'argent gratuit à attendre chez soi. Il va falloir sortir de son salon et s'impliquer dans la communauté. Au lieu d'être un passif, ils deviennent des actifs dans la communauté. Je ne comprends pas pourquoi ça devient un débat si important et si grave".
Les prestataires pourraient recevoir l'aide de l'État pour un maximum de cinq ans au cours d'une vie, et un maximum de deux années consécutives. "La lutte à la pauvreté se gagne par le travail", fait valoir Luc Harvey.
Le chef du PCQ ne craint pas que sa position soit impopulaire. "Je m'en fous, lance-t-il. Je ne suis pas là pour plaire aux assistés sociaux."
Questionné sur l'effet que pourrait avoir une telle politique pour une mère monoparentale, par exemple, Luc Harvey répond: "J'ai six enfants à la maison et ma femme a toujours travaillé." Il ajoute que les enfants peuvent aller à la garderie ou à l'école. "Il y a beaucoup de gens qui travaillent et qui ont des enfants."
Le PCQ propose également une réforme des prestations pour les gens inaptes au travail. Le parti propose de sortir les prestataires du système de l'assistance sociale afin de leur verser des pensions. «Présentement, les personnes inaptes au travail, comme les trisomiques, qui vivent avec un aidant naturel voient leurs prestations réduites», dit Luc Harvey. Le système de pension permettrait de verser un montant fixe, sans réduction pour les personnes vivant avec un aidant naturel.
Parmi les autres propositions du PCQ, on retrouve l'abolition du la SAQ, la création d'un registre public pour les prédateurs sexuels, l'abolition des Cégeps et la création d'un rapport d'impôts unique.
Le PCQ se propose aussi d'éliminer les pensions alimentaires après une période de cinq ans après le divorce. Pour les conjointes qui auraient n'auraient jamais occupé un emploi avant la séparation, Luc Harvey explique qu'elles obtiendront la moitié du patrimoine du couple. "Après, il faut se prendre en main", dit-il.
Le Front commun des assistés sociaux estime qu'il s'agit d'une campagne de salissage.
La porte-parole du Front, Marie-Ève Duchesne, a affirmé que Luc Harvey devrait revoir ses statistiques. Selon les données du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, dit-elle, seulement 8,5% des assistés sociaux considérés comme étant aptes à travailler le seraient réellement.
"On nous fait croire par une mise en scène que, dans le fond, c'est la réalité, que les personnes boivent toute la journée (avec) un chèque de 589$ par mois. Le montant du chèque n'est pas indiqué sur la publicité".
Source : tvanouvelles,
"Diviser pour mieux régner", la formule n’est plus à démontrer l'ex nano président Sarközy l’a usée jusqu’à la corde !!
"La Belle Verte" de Colline Serreau.