Aux JO de Londres, mieux vaut ne pas porter un T-shirt Pepsi
"Vous ne pourrez probablement pas rentrer", a dit Sebastian Coe, le patron des Jeux olympiques, dont Coca-Cola est le sponsor
officiel.
Un conseil si vous allez aux JO de Londres, qui débutent vendredi prochain: laissez vos T-shirt Pepsi, votre parasol Burger
King et votre bob Apple à la maison. Vous ne risquerez pas de vous faire refouler à l'entrée.
Sebastian Coe (Sipa)
Le patron du comité d'organisation des Jeux olympiques, l'ancien athlète Sebastian Coe a provoqué la polémique de l'autre
côté de la Manche en déclarant, au cours d'une interview à la BBC vendredi 20 juillet, qu'"on ne pourrait probablement pas rentrer dans le site olympique avec T-shirt Pepsi parce que Coca-Cola
est l'un de nos sponsors et qu'ils ont mis des millions de livres dans ce projet. (...) C'est important de protéger les sponsors, parce que c'est en grande partie eux qui payent les
Jeux."
Sebastian Coe a justifié ses propos par la volonté d'éviter tout "marketing déguisé" de la part d'entreprises n'ayant pas le
statut de sponsor officiel. Le Guardian rappelle ainsi l'exemple de Nike, qui avait fourni des drapeaux portant son logo à des spectateurs lors des Jeux d'Atlanta en 1996, dont Reebok était le
partenaire attitré. Ou celui de l'ancien sprinteur Linford Christie, qui s'était présenté en conférence de presse avec des lentilles de contact ornées d'un tigre, le symbole de Puma.
Onze partenaires privilégiés
A la suite de ces propos, le Locog (comité d'organisation des JO) a toutefois rectifié les propos de son patron, en précisant
que les spectateurs seraient "libres de porter ce qu'ils veulent".
Quoi qu'il en soit, l'affaire ne fait que renforcer les opposants aux JO en Grande-Bretagne, de plus en plus nombreux à
estimer que les sponsors officiels sont les seuls gagnants, économiquement parlant, de l'événement.
Parmi la kyrielle de sponsors liés aux Jeux de Londres pour un montant total d'environ 2 milliards d'euros, onze d'entre eux
sont considérés comme partenaires officiels du Comité international olympique (CIO). Il s'agit de Coca-Cola, Acer, Atos, Dow, GE, McDonald's, Omega, Panasonic, P&G, Samsung et Visa, qui ont
déboursé 957 millions de dollars cumulés pour obtenir ce "privilège".
Cela démontre tout de même les courbettes des organisateurs devant les divins sponsors. Les restrictions imposées pour ne pas
les contrarier sont surréalistes. Un athlète ne pourra pas mentionner sur Twitter des compagnies qui ne sont pas commanditaires, que ce soit une barre de chocolat ou une paire de souliers de
course. McDonald’s a obtenu l’exclusivité des frites sur le parc olympique; les autres cantines et restos ne pourront pas en vendre, à moins qu’elles soient servies avec du poisson pané.
Le Comité international olympique s’en donne aussi à coeur joie. Les commerçants britanniques ne peuvent utiliser des expressions ou des symboles clairement associés aux olympiques. Un boucher a
ainsi été sommé de retirer une pancarte avec des saucisses en forme d’anneaux.
Tant qu'on interdit pas le bob Ricard et les tongs Scholl !
Sources : Challenge, La presse ça