A huit jours des élections, le Papy en remet une couche , sa Papyrodie est aussi séduisante que la pertinence de ses arguments !!! Vu ici
Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques à l’université de Montpellier 1, s’est livré pour Le Monde à une
intéressante étude, pour tenter de montrer quels peuvent être les effets sur les résultats du vote d’une forte abstention.
Selon les résultats de ce travail de projection, une faible participation à l’élection présidentielle peut bouger les lignes, dans des proportions cependant
insuffisantes pour bouleverser le scénario de l’élection, si les sondages sont justes.
Grosso modo, le principe de l’étude de J-Y. Dormagen est le suivant : il analyse la structure de l’électorat (par tranche d’âge et par catégorie
socioprofessionnelle) des candidats dans des sondages récents et la compare à la structure de l’électorat de 2002, où fut enregistré le taux d’abstention record pour une présidentielle. Il crée
ainsi un modèle théorique.
« Si on fait l’hypothèse que la participation est la même en 2012 qu’en 2002 (abstention à 28,4 %) qu’elle se distribue
socio-démographiquement de la même manière, et que les ventilations des électorats dans les sondages sont fiables, on peut produire un modèle qui projette l’effet socio-démographique sur les
intentions de vote », explique le chercheur. Il est passé aux travaux pratiques...
Jean-Yves Dormagen a réalisé deux modèles. Le premier tient compte de la catégorie socioprofessionnelle des électeurs. L’effet d’une forte abstention, type 2002,
est alors très réduit. Le second est fondé sur l’âge des votants. Là, un effet est notable en faveur de Sarközy, dont l’électorat est plus
âgé.
Dans une projection fondée sur un sondage Ipsos réalisé les 30 et 31 mars, le chef de l’Etat, au second tour, gagne, avec une abstention à 28 %, 0,7 point, tandis
que M.Hollande perd 0,7 point. L’écart créé est donc de 1,4 point. Mais si d’aventure l’abstention s’élevait à 35 %, cet écart monterait à 4 points.
Une abstention de type 2002, avec les écarts actuels dans les sondages, ne bouleverserait pas la donne. « Elle ne peut permettre au président-candidat de combler le retard qui est le sien au second tour, mais l’effet de l’âge est assez fort » note Jean-Yves Dormagen.
Source : blog de Pierre Jaxel-Truer et Thomas Wieder (journalistes au Monde)