• Vache-a-Paris-300x225.jpg

    L’appellation est connotée. Maire de Paris, Jacques Chirac avait mis en place une « cellule corrézienne », au cœur du scandale sur les emplois fictifs. Elu président de la République, François Hollande, le « petit Chirac de gauche » que Jacques Delors avait envoyé en Corrèze en 1981, a envisagé de nommer à l’Elysée un conseiller aux « affaires corréziennes », en la personne de Bernard Combes, son successeur à la mairie de Tulle.Jeudi, après un entretien avec le président de la République et le secrétaire général de l’Elysée, Pierre-René Lemas, puis avec la directrice de cabinet, Sylvie Hubac, l’appellation a finalement été abandonnée. « Nous avons décidé d’élargir mon rôle. Je serai conseiller technique chargé des relations avec les élus », annonce à Mediapart Bernard Combes. Hollande, qui voulait afficher une proximité avec le département qu’il a dirigé jusqu’à son élection le 6 mai, a préféré éviter de reproduire la méthode Chirac. « On ne va faire ni l’Afrique ni la Corrèze de Chirac… Ce serait gênant dans une République que nous voulons irréprochable », explique Bernard Combes.

    COMBES

      Bernard Combes© DR.

      Concrètement, le maire de Tulle va s'occuper des « attentes des élus sur la réforme territoriale », dans le cadre du nouvel acte de décentralisation promis par François Hollande pendant la campagne. Même si, dit Bernard Combes, « je ferai aussi le relais de ce qui relève de la Corrèze ». Ce proche du président de la République restera maire de Tulle et n’a pas prévu de passer toute la semaine à Paris – il sera rémunéré à hauteur de sa présence à l’Elysée.

    Un deuxième Corrézien est intégré au cabinet : Frédéric Monteil, attaché parlementaire du député François Hollande, très présent à ses côtés durant la campagne. Il devient chef de cabinet adjoint aux côtés d'une autre proche du nouveau chef de l'Etat, Isabelle Sima. Elle fut responsable des fédérations au PS – un poste stratégique – quand Hollande en était le premier secrétaire. Frédéric Monteil aura notamment en charge l'organisation des voyages officiels du président.

    Enfin, Hollande a choisi comme directeur adjoint de cabinet Alain Zabulon, ancien préfet de Corrèze, entre 2008 et 2011.

    Par Lénaïg Bredoux Mediapart

    P1000721.JPG

    Sur les hauteurs de Tulle, le Conseil général de la Corrèze© LB

     

     

     

     

     



    votre commentaire
  • 68590-assemblee-nationale-hadopi.jpg

    Voilà encore un secret bien gardé de la chambre des députés. Rémunérations, fleurs, vins ou voyages : Mediapart s’est procuré un bilan inédit des dépenses de la présidence de l’Assemblée nationale. L'addition atteint 7 millions d'euros par an – sans compter l'indemnité de représentation versée au président lui-même (10 200 € mensuels), en plus de son salaire. Ces données, qui n'apparaissent dans aucun document public, sont accessibles aux seuls députés membres de la Commission spéciale chargée de vérifier et d’apurer les comptes du Palais-Bourbon.

    Encore insuffisamment précises, elles permettent de se faire une idée du train de vie de Bernard Accoyer (UMP), dont le mandat s’achève avec les élections législatives des 10 et 17 juin. De la même façon que nous avions révélé à l’automne dernier, avant les élections au Sénat, les frais de la présidence de Gérard Larcher (UMP), nous publions ces chiffres pour 2008, 2009 et 2010 puisque rien ne justifie que les citoyens ignorent l'usage que l'Assemblée fait de sa dotation d'Etat (533 millions d'euros ces années-là).

     

     

    En 2010, la présidence de l'Assemblée a ainsi déboursé 595 757 euros en « frais de réception et de déplacement » (en hausse de 4,17 % par rapport à 2009). Au compteur : 47 719 euros de voyages pour le patron en personne, et 44 829 euros pour ses conseillers. Sans élément de comparaison, difficile de critiquer. Même si Bernard Accoyer aurait sans doute pu faire l'économie d'inviter le président syrien Bachar El-Assad fin 2010 à l'hôtel de Lassay (trois ans après Mouammar Kadhafi).

    Capture_decran_2012-05-29_a_13.11.33.png

     

    A cette enveloppe, il faut ajouter quelques « menues » dépenses : 49 640 euros consommés en bouquets de fleurs (cinq fois moins qu'à l'Elysée), 113 050 euros en bouteilles de vin, 52 542 euros en imprimés administratifs (bristols d’invitation, cartes de visite, de vœux, menus, etc.).

    La ligne budgétaire la plus importante reste évidemment celle des salaires, avec les rémunérations des conseillers du cabinet et des personnels affectés à l'hôtel de Lassay. Pour l'année 2010, leur montant global s'élève à 6 149 338 euros brut (versés pour moitié grosso modo à des fonctionnaires de l'Assemblée, pour moitié à des contractuels ou vacataires). Une somme qui ne tient pas compte des traitements des fonctionnaires mis à disposition de Bernard Accoyer par d'autres administrations...

    Au 31 décembre 2010, on comptabilise ainsi 48 fonctionnaires de l'Assemblée en poste à la présidence (dont huit chauffeurs à disposition du cabinet). Leur rémunération moyenne ? 5 176 euros (sur douze mois). Nous l’avions déjà vu pour le Sénat : la fonction publique parlementaire propose des traitements pour le moins inhabituels !

    Parmi les contractuels, on dénombre fin 2010 deux employés de maison, l'un dédié à Bernard Accoyer (qui dispose d'appartements privés à Lassay), l'autre à son directeur de cabinet (qui y a récemment renoncé). Dans la liste également : six cuisiniers, un intendant, ou encore trois fleuristes. Bizarrement, ces derniers ont longtemps été « mis à disposition par la Ville de Paris », et n'ont signé un contrat avec la présidence de l'Assemblée qu'en 2006. Pourquoi le contribuable parisien a-t-il payé, pendant des années, les jardiniers de Lassay, en particulier de Jean-Louis Debré (patron du Palais-Bourbon de 2002 à 2007) ? Sollicitée par Mediapart, la mairie de Paris confirme cette étrangeté et révèle que l'Assemblée nationale a été priée, en 2006, de lui rembourser 328 000 euros pour « les prestations réalisées entre le 1er avril 2002 et le 31 décembre 2005 ».

    « Je prédis à mon successeur les mêmes difficultés »

    Que faut-il penser de ces chiffres ? Tandis que les salaires des ministres sont revus à la baisse par le gouvernement de François Hollande, Bernard Accoyer rappelle à bon droit qu'il a fait « baisser ses indemnités de président de l'Assemblée nationale de 10 % il y a quelques mois déjà, sans le faire savoir à la terre entière ». Il faut dire qu'en 2012, la dotation de l'Etat au Palais-Bourbon a diminué de 3 %, comme pour le Sénat.

    En en ce qui concerne la présidence de l'Assemblée, il reste toutefois difficile de juger des efforts consentis. Mediapart a bien eu accès aux bilans d'années antérieures, mais les postes de dépenses ne sont pas toujours dessinés de la même façon, et les périmètres bougent, rendant tout comparatif hasardeux.

    Bernard Accoyer assure à Mediapart : « Dès que je suis arrivé, j’ai donné des directives extrêmement claires de gel des dépenses de la présidence et de l’Assemblée nationale. C’était une première, et on s’est tenu à cet objectif. »

    Accoyer.jpg

    Il explique avoir supprimé les voyages en première classe pour tous les déplacements, avoir abandonné les vols privés (« à l'exception de deux ou trois fois où il y avait des funérailles de députés »), ne pas utiliser de voiture de fonction dans sa circonscription de Haute-Savoie : « J'y conduis moi-même mon véhicule. »

    Mais si tout est si clair et vertueux, pourquoi ne pas rendre public l’ensemble de ces données ? Bernard Accoyer rappelle qu'en 2008, quand il a demandé à la Cour des comptes de se pencher sur la situation de l’Assemblée nationale dans son ensemble, le document intermédiaire (qui pointait une dérive des dépenses de personnel et la mauvaise gestion des travaux de rénovation du Palais-Bourbon) a fuité en partie dans la presse. « J’ai alors eu droit à une levée de boucliers de l’administration et des élus. Je n’ai pas pu poursuivre, et je n’ai fait revenir la Cour que pour examiner essentiellement les procédures de marché public. » Une bonne excuse toute trouvée ? « Je prédis à mon successeur les mêmes difficultés », avance l’encore président.

    En ce qui concerne le détail des dépenses, son directeur de cabinet assure que le nombre de membres dudit cabinet est le plus faible de l’histoire de la présidence de l’Assemblée (bien moindre que sous Laurent Fabius ou Jean-Louis Debré). Sans qu’il nous soit possible de le vérifier.

    Par ailleurs, la moyenne des trois plus hauts salaires du cabinet s’élèverait selon lui à 9 000 euros net par mois, contre 13 852 euros lorsque nous avions enquêté sur le cabinet de Gérard Larcher au Sénat – celui-ci avait dû, à la suite de nos révélations, plafonner les revenus des membres de son cabinet.

    Même sur les dépenses de vin, qui peuvent paraître démesurées, la présidence a une réponse : « Pour une meilleure gestion, depuis 2006, nous achetons des vins en primeur. Ils sont 20 % moins chers, et sont consommables huit ou dix ans plus tard. Les très bonnes années, nous investissons ; les moins bonnes, beaucoup moins. » Nul doute que Bernard Accoyer aura l’occasion au cours des prochaines années, en tant qu'ancien président, de tester les choix de bouteilles de son cuisinier.

    Les avantages réservés par l’Assemblée à ses anciens patrons vont d’ailleurs bien au-delà : ils peuvent bénéficier d’une voiture avec chauffeur, d’un bureau et d’une secrétaire, censée traiter l’abondant courrier. D’après nos informations, le Palais-Bourbon vient toutefois de « durcir » ce régime privilégié : « Nous avons décidé, en début d’année, d'en terminer avec cette rente à vie, de mettre fin au caractère viager de ces facilités, qui seront désormais limitées à dix années, révèle Philippe Briand (UMP), l’un des trois questeurs de l’Assemblée. Par ailleurs, aucun véhicule ne leur sera plus affecté, mais seulement prêté à l’occasion de déplacements ayant une dimension publique. Pas question de faire ses courses ou de partir en week-end. »

    Ces nouvelles directives touchent en premier lieu Henri Emmanuelli, toujours député socialiste, qui devrait perdre sa voiture et sa secrétaire – si ce n'est déjà fait.

    Quant aux « anciens » qui décrochent une « fonction nationale » dans les dix ans, comme Jean-Louis Debré au Conseil constitutionnel, le nouveau régime s'avère encore plus strict : « Aucune facilité matérielle de la part de l'Assemblée, explique Philippe Briand. C’est une question de bon sens. »

    Source Mediapart: Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg


    4 commentaires
  • 3401336396563.jpg

    2ème  Partie

     

    Ecoutons attentivement les médias français et nous verrons que beaucoup de nos politiciens, secondés par de dociles journalistes et autres observateurs experts en découpage du monde, ne tarissent pas d’éloges sur l’Allemagne, ses produits costauds et surtout son incroyable dynamisme économique faisant de cette nation un pays exportateur de premier choix dont les excédents commerciaux ne peuvent que nous rendre envieux, nous Français et notre déficit commercial de dizaines de milliards d’euros. Cette réussite allemande suscite des interrogations soldées par des réponses convenues. Productivité, flexibilité du travail, modération salariale, incitation à prendre des emplois pour recevoir les aides sociales, tissu de PME innovantes et voilà, l’affaire est entendue, malgré l’euro fort, si les Allemands ont un chômage parmi les plus bas et un déficit réduit, doublé d’une confiance des marchés pour emprunter, eh bien c’est parce qu’ils appliquent des solutions efficaces alors que les pays qui rament refusent d’utiliser les bonnes réformes capables de les remettre sur les rails de la croissance. Voilà en résumé ce qui se dit chez nos analystes et économistes distingués, que ce soit dans les talk show généralistes comme sur la 5, les interviews données dans les radios ou encore les commentaires invités dans les JT. Pour peu, la vision vire au manichéisme le plus abouti et nous finissons par être persuadé qu’outre-Rhin, les choses sont bien faites alors qu’en France, c’est le foutoir à cause des corps intermédiaires, des idéologies socialisantes, des 35 heures, des dépenses publiques incontrôlé et de l’assistanat.

    L’Allemagne, ce bon élève de l’Europe économique, révèle des traits sociaux plus contrastés et même quelque peu inquiétants pour ce qu’ils signifient en terme de vécu et de qualité d’existence. Un article édifiant vient de paraître dans le Spiegel. Une étude récente montre qu’une bonne partie des Allemands ont perdu les facultés d’apprécier les bons moments de la vie. Comment est-ce possible ? Les raisons sont certainement multiples mais les sociologues auteurs de cette étude mettent l’accent sur la crise des dettes européennes tout en faisant remonter le phénomène en 2008, c’est-à-dire au début de la crise financière. Les Allemands ont assez rapidement cet enthousiasme qu’on leur connaissait et qui s’exprima lors de la coupe du monde en 2006. Mais en 2012, ces mêmes Allemands ont perdu la joie de vivre, titre la journaliste du Spiegel. Qui évoque les propos d’un certain Sven, confessant dans un groupe de parole ses tourments liés notamment à une surcharge de travail. Sven parle de cette journée où il s’apprêter à quitter le bureau pour se détendre dans son foyer familial, sauf qu’au moment de partir, le boss lui met sur le bureau une tache à effectuer sur le champ. Du coup, Sven rentre tardivement chez lui, sa femme est dépitée et il se dit, la soirée est pourrie et l’idée de passer un moment de détente s’est envolée. Le cas de Sven n’est pas unique. L’étude montre que pas moins de 46% des Allemands interrogés expriment une perte progressive de joie de vivre. Ce pourcentage pouvant monter à 55 si l’on considère la tranche d’âge de jeunes actifs témoignant de leur incapacité à se sentir bien dans leur existence en se réservant des moments de détente. Plus généralement, l’étude révèle quelques traits sur le perfectionnisme très apprécié et qui, si un objectif est atteint, procure une satisfaction mais le revers de la médaille, c’est qu’après une journée intense, les individus rentrent chez eux en ne sachant même pas ce qu’ils ont fait de leur journée. De plus, la sollicitation permanente et l’exigence d’être joignable à tout moment produisent chez les sujets le sentiment de ne plus savoir apprécier les instants de détente, confiant n’être même pas détendu après avoir fait l’amour. Les Allemands n’auraient plus le gène du plaisir et seraient même pénétrés de ressentiment, à l’égard par exemple des Grecs dont ils jugent les vacances trop étendues et les pensions de retraites trop élevées. Ce qui est logique. Quand on pense mener une vie de con, on finit par devenir envieux et s’imaginer que le voisin ou le lointain mène une vie de pacha. C’est ce qui arrive aussi en France où l’on entend quelques sympathisant d’un parti populiste aisément identifiable que les immigrés sont mieux traités que les citoyens français. Notons qu’il n’y a pas que le travail harassant qui peut être source de mal être. Il y a pire et le chômage accompagné de revenus réduits peut engendrer ce sentiment de mal vivre. Pourtant, le mal vivre dont témoignent les Allemands interrogés par l’étude rapportée dans le Spiegel ne repose pas sur l’inactivité mais bel et bien sur l’inverse, une hyperactivité, un sentiment de temps accéléré et le plus étonnant, c’est que l’OCDE vient de publier son indice du bonheur où l’Allemagne se classe très bien, comme du reste dans une autre étude publiée sur le site Globeco où seuls deux pays scandinaves devancent une Allemagne qui aurait progressé depuis les années 2000. Cherchez l’erreur ! En fait, les données ne sont pas contradictoires. Que les citoyens votent, que le système éducatif soit performant et le chômage bas, que la sécurité soit correcte et la recherche performante, que le PIB par habitant soit élevé… tous ces indicateurs ne garantissent aucunement un vécu fait de plaisirs, de plénitude et de bonheur. Alors une chose ressort, c’est que la crise, comme ne cessent de le répéter les observateurs avertis, est morale. L’OCDE peut bien se targuer de promouvoir et gérer la croissance, cela ne suffit pas à justifier les fins de l’Occident et ces indicateurs ne garantissent pas du tout que le bonheur est au bout du chemin, même s’ils donnent bonne conscience aux cadres dirigeants de l’OCDE. Parmi lesquels on compte des politiciens, notamment Nicolas Sarkozy qui dès 2007, souhaitait évaluer les pays avec un indice de bonheur, avec la complicité des économistes Stiglitz et Fitoussi. Si le bonheur est une idée hautement louable lorsqu’elle s’applique à un individu, le bonheur pris comme finalité collective gérée par les régimes est l’antichambre du totalitarisme. Dans cette histoire, qui doit-on croire, les administrateurs du régime du bonheur ou bien les témoignages des Allemands qui ne parviennent plus à prendre le temps pour le plaisir et se sentir bien. Pour être précis, il eut fallu dissocier plaisir et bonheur mais la conclusion, c’est qu’à l’ère du PIB et du BIB, beaucoup de gens finissent par mener des vies de cons. Le capitalisme a échoué et c’est pour travestir cette réalité que les gouvernants, qui ont parfaitement pigé le rapport de la trilatérale sur la gouvernance, daté des années 1970, se réclament du BIB, surtout que le PIB est en berne. Il y a une crise qui va même au-delà de la morale, c’est la crise éthique. Crise du sens. On ne va pas bien et on ne sait même pas où aller. Enfin, on sait où ne pas aller. L’Allemagne n’est pas un eldorado, pas plus que l’Europe.

    Source : Agoravox

    1993870 photo-1336666131267-1-0


    6 commentaires
  • 538794_3737113579567_1027932346_3286002_1164616269_n.jpg

    Le Modèle allemand, quelques chiffres

    - Pas de salaire minimum : plus de 6,55 millions de personnes en Allemagne touchent moins de 10 euros brut de l’heure, 2 millions d’employés gagnent moins de 6 euros de l’heure, et ils sont nombreux à vivre avec moins de 4 euros par heure, c’est-à-dire moins de 720 euros par mois pour un temps complet.

    - Pauvreté : 6,5 millions de travailleurs, c’est à dire 22% des actifs, vivent sous le seuil de pauvreté. Les 10% des travailleurs les plus pauvres ne gagnent que 259 euros par mois. Les 10% d’au dessus gagnent seulement 614 euros par mois. Il y a 12 millions de pauvres, et entre 1992 et 2006, le revenu des 10% les plus pauvres a baissé de 13%, tandis que celui des plus riches s’est accru d’un tiers. En février 2010, le droit au“minimum vital digne” garanti par la constitution est passé de 359 euros par personne à 374 euros.., 80% des actifs ont perdu du pouvoir d’achat entre 2000 et 2010.

    - Précarité de l’emploi, explosion du temps partiel et de l’intérim : les réformes ont conduit à une telle multiplication des petits boulots, de 5 ou 8 heures par semaine, que la durée moyenne du travail est tombée à 30,3 heures. Création des contrats “Minijobs” (contrat de travail précaire, de courte durée et moins taxé) et des contrats “Midijobs” (salaire compris entre 400 et 800 euros par mois). Jusqu’à 400 euros, le patron est exonéré de charges. Le salarié aussi, mais du coup il ne cotise pas pour la retraite et l’assurance-maladie. En cas de perte de ce boulot, il n’a pas de droit à l’allocation chômage. Il y a 6,5 millions de « mini-jobers » avec des emplois à 400 euros pour 60 h par mois et 7,84 millions d’emplois à temps partiel. En dix ans, l’Allemagne a créé deux millions d’emplois à temps partiel, de courte durée : 18,3 heures en moyenne. Il y a 1 million d’intérimaires ; pour exemple, l’usine BMW de Spandau n’a pas embauché de CDI depuis 2001, et 26% de ses salariés sont intérimaires.

    - Baisse des salaires : le salaire moyen a baissé de 4,2% en dix ans. L’espérance de vie des personnes aux plus faibles revenus est passée de 77,9 ans à 74,1 ans en seulement 9 ans (2001 à 2010). Seulement 26,4% des personnes âgées de 60 à 64 ans occupaient en mars 2011 un emploi soumis à cotisations sociales. Moins de 19% occupaient un emploi à temps plein. Rappelons que ces mêmes séniors ont vu l’âge de départ en retraite reculer… sans pour autant trouver du travail. Le développement de l’épargne-retraite privée est par ailleurs encouragé avec la mise en place d’un système complémentaire de pensions privées par capitalisation avec incitations fiscales. Selon le ministère des affaires sociales, plus de 660 000 séniors de 65 à 74 ans ont un emploi à temps partiel pour compléter leur pension.

    - Le chômage : Seule la 1ère année de chômage est indemnisée. La 1ère année de chômage est indexée sur le dernier salaire ; ne peut toucher cette allocation que celui qui dispose de moins de 9750 euros d’économies, sinon il faut vivre sur ses avoirs. Les chômeurs de moins de 25 ans qui vivent chez leurs parents voient leur indemnité baisser de 20%. Au-delà d’une année, les chômeurs ont droit à une allocation de 370 euros, somme modulée en fonction des revenus du couple, de son patrimoine et du nombre d’enfants – une partie du loyer et du chauffage est remboursée par l’agence pour l’emploi – à condition d’accepter les emplois qui leur sont proposés. L’allocation est réduite de 60% en cas de deux refus la même année. Elle est supprimée au troisième refus. Y compris si l’emploi est en dessous de la qualification. La prostitution étant légale en Allemagne, une chômeuse a été radiée pour avoir refusé d’être secrétaire dans un bordel…
    2-EURO-2009-2-GER.jpg
    - Les « Jobs à 1 euro de l’heure » ne peuvent être refusés par les chômeurs (qui du coup sortent des statistiques du chômage). Un service de l’emploi scandaleusement intrusif : des agents s’invitent au domicile des chômeurs, épluchent les relevés de compte, ouvrent les frigos pour voir si il y a des dépenses inconsidérées, vérifient que vous êtes bien en colocation et non en couple…

    - Des écoles qui préparent les enfants à une vie de précaire : dans une école spécialisée pour enfants en difficulté à Bochum, les enfants et ados apprennent comment composer un petit déjeuner pas cher en utilisant les promotions, à meubler un appartement de 40m2…

    - Cerise sur le gâteau, l’Organisation internationale du travail affirme dans un rapport récemment publié que la politique allemande de compétitivité est « la cause structurelle » de la crise en zone euro !

    Sources : Spiegel, Organisation internationale du travail, OCDE, Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung, Ministère du travail allemand, Rue 89, Marianne, CIDAL
      Et oui, voilà un autre aspect de la dictature économique qui ruine la Grèce et asservi les populations salariée européenne. Nous sommes passés de la société supermarché à la société hard discount; Tout à 1 euro!!!!! même la survie des populations!!!
    Partie 1 :à suivre..............



    12 commentaires